A Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères et Emmanuel Macron, président de la République
Chaque jour, nous nous réveillons dans un monde un peu plus dépourvu d’humanité. Samedi 7 octobre, ce fut le récit des horreurs commises par la Hamas et son lot d’images insoutenables. L’attaque a fait plus de 1000 morts et une centaine d’otages. Depuis lors, les bombardements se succèdent sur la bande de Gaza, où 40% de la population a moins de 14 ans. D’après les chiffres du ministre palestinien de la Santé, 60% des personnes tuées par les bombardements sont des femmes et des enfants. Et cela ne semble pas émouvoir grand monde au sein de la communauté internationale. Jeudi 12 octobre, dans son allocution, notre président n’a pas eu un seul mot pour ces victimes et n’a annoncé aucune initiative diplomatique concrète.
Pourtant, le gouvernement d'extrême-droite israélien agit sans considération pour le droit humanitaire le plus élémentaire. Comment peut-on accepter que l’on prive une population de plus de deux millions de civils d’eau, d'électricité, de nourriture ? Pire, comment peut-on demander d’évacuer plus d’un million de personnes en 24h ? Alors que l’on se trouve sur une des zones les plus densément peuplées du monde ? Jeudi 12 octobre, selon les décomptes de l’ONU, déjà plus 340 000 personnes avaient dû fuir leur domicile. Entre jeudi et samedi, 1000 tonnes par jour de bombes ont été lancées sur Gaza.
Le gouvernement d’extrême-droite israélien est déterminé à laver le sang par le sang de manière complètement aveugle et disproportionnée et il est de notre devoir d’agir.
Il faut interpeller le gouvernement français. Catherine Colonna et Emmanuel Macron se sont tous les deux rendus dans la région. Il faut faire entendre nos voix pour leur demander d'œuvrer pour un cessez-le-feu et la mise en place d’un couloir humanitaire, nécessaire autant pour les otages que pour la population de Gaza et de condamner les violations du droit international dont Israël se rend coupable.
C’est une question de droit mais surtout d’humanité. Si nous sommes nombreux à nous mobiliser, le gouvernement comprendra qu’il ne peut continuer à fermer les yeux sur ce qui s’apprête à être un des plus grands massacres de civils de ces dernières décennies. Perpétré au vu et au su de tous.
Mise à jour : le 30 octobre, nous avons retiré la mention du déplacement de Catherine Colonna en Israël le 15 octobre (la pétition avait été lancée à cette occasion), nous avons précisé que le bilan des victimes était au 12 octobre et nous avons ajouté une interpellation à Emmanuel Macron
© Mohammed Talatene/dpa/Alamy Live News, Gaza, 9 octobre 2023