Nous, citoyens et citoyennes d'Ile-de-France, usagers et usagères des transports en commun franciliens, souhaitons exprimer notre préoccupation face à l’annonce de l’augmentation du prix du pass Navigo. Après une augmentation considérable en début d’année de presque 12%, portant le coût à 84,10 euros, il est alarmant de constater que cette tendance à la hausse se poursuit.

Cette augmentation du tarif du pass Navigo représente un fardeau financier, frappant de plein fouet les ménages aux revenus plus modestes. Pour nombreux et nombreuses d'entre nous, déjà accablés par l’inflation, cette hausse des coûts rend l'accès aux transports en commun de plus en plus difficile.

Par ailleurs, justifier ces augmentations par la nécessité de générer des revenus pour préparer les lignes en vue des JO 2024 nous semble prématuré et révélateur d'une logique capitaliste. Si tel est le cas, nous sommes en droit d'attendre des transports en commun performants et fiables en retour. Malheureusement, ce n'est pas la situation actuelle : les perturbations persistent depuis des mois, avec notamment la suppression de trains, les fermetures prolongées de certaines bouches de métro et les nombreux chantiers. 

Se rend-on compte du stress et de l’angoisse que cela occasionne au quotidien ? L'incertitude de pouvoir arriver à un entretien à l'heure ou de récupérer son enfant à temps...

Cet été, neuf lignes de métro, cinq lignes du RER et quatre lignes tramway ont été touchées par les travaux.

Et c’est loin d’être terminé. La ligne 5 est fermée Gare d’Austerlitz pendant 6 mois à partir du 17 octobre 2023. Les travaux continuent sur la ligne 4, régulièrement fermée en soirée et les week-ends depuis le début de l’année. La circulation sur la 6 sera interrompue du jeudi 2 au lundi 6 novembre 2023. Et ce ne sont que quelques exemples. 

Quand ce ne sont pas les travaux, ce sont les diverses perturbations. De novembre 2022 à avril 2023, une moyenne de plus de 37 heures de perturbations par jour a été recensée sur le réseau ferroviaire.

Cette situation pèse lourdement sur notre mobilité et détériore notre qualité de vie. Les usagers en banlieue, qui dépendent des RER pour rejoindre la Capitale, en sont les premières victimes.

Si les Jeux Olympiques de Paris 2024 représentent un enjeu majeur et nécessitent des investissements substantiels dans les infrastructures de transport, nous refusons d'être sollicités financièrement. Ce projet n'est pas le fruit de notre volonté; c'est Paris qui a choisi de se porter candidate. Alors, pourquoi devrions-nous assumer la charge en sus de nos impôts ?

Nous subissons déjà les dysfonctionnements, et maintenant, nous devrions en plus payer plus cher ?

Nous demandons aux autorités responsables politiques de reconsidérer leur approche et de réviser ces augmentations de tarifs. Nous refusons catégoriquement une nouvelle augmentation du pass Navigo.